Depuis le 18 avril et ce jusqu’au 30 juin 2025, la bibliothèque Anlu et plusieurs quartiers de la commune de Douala 3e vibrent au rythme d’un programme riche en émotions et en découvertes. Une série d’ateliers conçus pour éveiller chez les enfants une conscience profonde de leur identité, de leur famille et de leur territoire.
À Douala, des ateliers pédagogiques réinventent le lien entre enfants, mémoire familiale et patrimoine national à la bibliothèque Anlu, dans l’arrondissement de Douala 3eme.. Une série d’ateliers propose aux enfants un voyage inédit à travers les méandres de leur histoire personnelle, familiale et nationale. Entre lectures vivantes, enquêtes de terrain et redécouverte des régions du Cameroun, les plus jeunes apprennent à tisser un lien précieux avec leurs origines. Une démarche éducative sensible et poétique, où le savoir devient ancrage et les souvenirs, matière à devenir. Depuis le 18 avril, la bibliothèque Anlu, vibre chaque semaine au rythme d’une initiative originale intitulée ‘’Sur les traces de notre histoire’’ portée par le rappeur camerounais Hobskur Le Petit Soldat. Loin des bancs d’école traditionnels, ce programme d’ateliers offre aux enfants une expérience immersive et profondément humaine, autour de trois axes : l’histoire du Cameroun, la mémoire familiale et l’exploration de leur propre quartier.
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Dans l’atelier ‘’Sur les traces de notre histoire’’, réservé aux enfants de 8 à 10 ans, les mots deviennent des passerelles. Guidés par Carine Dipita, bibliothécaire à Anlu, les jeunes participants embarquent pour un tour des dix régions du Cameroun à travers le livre Un Cadeau pour Mama Kamite. « Nous avons déjà visité les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est », explique-t-elle avec douceur. Chaque halte est l’occasion de découvrir un chef-lieu, une ressource naturelle, un personnage marquant de l’histoire nationale. Mais surtout, chaque région devient prétexte à éveiller la curiosité, à susciter l’échange. « Les enfants posent mille questions. Ils veulent comprendre, comparer, s’approprier. Et ce qui me touche le plus, c’est de les voir fiers de leur pays », confie Carine, visiblement émue.
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À quelques pas de là, un autre groupe explore un territoire plus intime : celui de la mémoire familiale. Dans l’atelier « Sur les traces de ma famille », les enfants, majoritairement collégiens, sont invités à remonter le fil de leur histoire personnelle. L’objectif : retracer leur arbre généalogique, nommer les figures souvent oubliées, comprendre d’où l’on vient. Ici, Pr. Janette Wogaing, anthropologue et enseignante à l’Université de Douala, encadre ces séances avec bienveillance et conviction :« Beaucoup d’enfants ignorent le nom de leurs grands-parents, parfois même celui de leurs arrière-grands-parents. Reconnecter ces fils, c’est leur redonner une continuité, une légitimité, une place dans une lignée », Affirme-t-elle. Au fil des échanges, les enfants prennent conscience que leur identité ne se résume pas à un prénom, mais s’enracine dans une histoire plus vaste, transmise parfois à demi-mots, souvent en silence.
Le troisième atelier, ‘’ Sur les traces de mon quartier’’, pousse l’expérience plus loin. Ici, les enfants partent en mission dans leur environnement immédiat. Ils observent, notent, interrogent. Ils apprennent à lire les murs, les rues, les habitudes de leur communauté. C’est l’école de l’observation, de l’écoute et du questionnement. Plus qu’un simple projet éducatif, ‘’Sur les traces de notre histoire’’ est une école de l’ancrage. Elle enseigne, sans dogmatisme, que grandir, c’est aussi apprendre à s’interroger sur ses origines, ses repères, son monde. « Un enfant éduqué, c’est un avenir qui s’ouvre. Il faut commencer tôt, semer les bonnes graines, leur offrir des racines solides », martèle. Pr Wogaing, comme pour rappeler avec gravité, combien l’éducation demeure un pilier fondamentale et prioritaire.
Cheikh Malcolm RADYKHAL EPANDA
Cet article a été écrit et publié en premier par La Voix du Koat
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